Stabat Mater

 

« Stabat Mater » d’Antonin Dvořák sur la scène du Théâtre Quintaou à Anglet dans le cadre de la Saison des 3 villes – Biarritz – Anglet – Bayonne, dans une chorégraphie de Fabio Lopez accompagnée au piano par Vincent Planès et Philippe Mendes à la direction du chœur Ascèse, est une fusion des âmes dans la danse et la musique au cœur de la souffrance.

 

Fábio Lopez avait le choix entre les compositeurs Pergolèse, Vivaldi, Rossini, pour ne citer que les plus célèbres, pour choisir son Stabat Mater, mais c’est celui d’Antonin Dvořák qui a retenu la passion de la souffrance qu’il souhaitait exprimer dans sa chorégraphie.

Antonin Dvořák, né en 1841, un homme et un musicien croyant qui au plus profond de son être a matérialisé sa souffrance de la perte de trois de ses enfants par ce sublime Stabat Mater dans lequel il s’est jeté à cœur perdu, et qui donne la chair de poule à l’écouter tout en étant transcendé par les pas des danseurs au sommet de la représentation de leur chemin de croix.

Ce Stabat Mater, sa première œuvre sacrée dont la composition a été achevée en 1877, qui au-delà de son Requiem en si bémol majeur et son Te Deum qui firent sa renommée internationale, est une œuvre majeure dans son répertoire qui allie la musique slave à un romantisme que l’on retrouve dans sa Symphonie n°9 dite du nouveau monde.
Quel parcours étonnant pour un jeune prédestiné au métier de boucher qui se retrouve à la direction du conservatoire de New-York en 1892.

Mais c’est à un spectacle tout à fait innovant que le chorégraphe Fábio Lopez nous donne l’occasion d’assister.
Un travail colossal pour coordonner trois entités avec chacune leurs âmes, leurs techniques, leurs sensibilités, que sont la musique, le chant et la danse.

C’est la version dans sa conception originale, pour piano, chœur et solistes, dont la partition a été retrouvée dans une collection privée, et qui fut éditée en 2004, à laquelle nous avons le plaisir immense d’assister.

Un plateau submergé par huit danseurs de la Compagnie Illicite Bayonne, seize choristes du Chœur Ascète, dont quatre solistes et un pianiste.
Une osmose qui vous capte dès le lever du rideau pour ne plus vous lâcher jusqu’au salut final, témoin d’une riche émotion sublimée par une ovation debout.

Stabat Mater qui fit ses premiers pas au XIIIe siècle, est une évocation de la souffrance de la Vierge Marie lors de la crucifixion de son fils Jésus-Christ.
Stabat Mater…la mère se tenait debout…un chemin de croix résumé en dix tableaux depuis les larmes de la Vierge Marie interprétée tout en sensibilité, en émotions, en sensualité par Alessandra De Maria, une Vierge resplendissante entre les vierges, jusqu’à ce que l’âme de son fils Jésus-Christ, dans la peau, l’élégance, l’humanité d’Emanuele Co’, lui soit accordée la gloire du paradis…quand le corps mourra
Une crucifixion dont Judas en sera le témoin, lui qui aura trahi son maître. Un Judas sous les traits sublimes magnifiés par la force dévastatrice de David Claisse au regard foudroyant et aux gestes tranchants.
Dix tableaux dont les envoûtants pas de deux laissent place à un ensemble harmonieux mis en lumières par Christian Grossard, soulignant chaque récit exécuté célestement par Nina Pham, Océane Giner, Salomé Goualle, Florian Carer et Thomas Donat.

Une composition musicale interprétée par la fougue alliant tendresse et générosité de Vincent Planès dont les doigts effleurent les touches du piano pour en mieux en faire résonner la souffrance de cette Vierge Marie dont Antonin Dvořák a fait sien.

Le tout lié par les voix divines du Chœur Ascèse dirigées par une main de fer dans un gant de velours, celle de Philippe Mendes. Un chœur composé par Isabelle Castillon, Christelle Lorente, Solange Aňorga, Jane Cockell, Denise Olhagaray, Maela Vergnes, Christian Ploix, Andrew Keelan, Jon Zaldua, Bruno Husson, Egon Zanne et Gorka Aierbe.
Pour donner du relief à ce chœur inspiré par ce très sensible Stabat Mater, quatre solistes ont glorifié par la noblesse de leur interprétation le récit de leurs voix déchirantes : Ana Otxoa – soprano, Leticia Vergara – alto, Iñigo Vilas – ténor et Fernando Boto – basse.

Une création inédite de Fábio Lopez qui fera date dans son répertoire et qui nous transporte dans un ciel étoilé où la souffrance laisse place à la joie d’assister à un ballet à la pureté éblouissante.

 

« Stabat Mater » sur la scène du Théâtre Quintaou à Anglet, le 20 mai 2023.

 crédit photos : Stéphane Bellocq

 

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