Soirée OSPB : Orchestre symphonique du Pays basque
Au menu, une mise en bouche délicieuse dans un voyage musical avec cette présentation de la saison 2022-23 de l’Orchestre du Pays Basque – Iparraldeko orkestra sur le pont inférieur de la frégate Hermione Lafayette qui a fait une halte, en cale sèche, dans le port de Bayonne consécutive à une indigestion de champignons sournois.
En préambule quelques mots d’introduction d’Anton Curutcharry, Vice-président de la CAPB, de Sophie Castel, l’adjointe au patrimoine de Bayonne et de Christophe de Dreuille, le président des amis de l’OSPB avant de passer aux choses sérieuses : écouter les musiciens impatients de nous donner l’eau à la bouche pour découvrir leur nouveau programme concocté avec passion et générosité par Edgar Nicouleau, le directeur général du Conservatoire Maurice Ravel Pays Basque, dont il nous a tracé les grandes lignes et auquel les musiciens en sont les professeurs.
La particularité de cet orchestre composé de vingt-six musiciens, dont Marina Beheretche, premier violon, est qu’il n’a pas de chef d’orchestre permanent.
C’est le chef d’orchestre invité, qui en collaboration étroite avec Edgar Nicouleau, établit le programme du concert qu’il souhaite diriger. Un concert, dans lequel il apporte sa touche personnelle, révélatrice de son parcours, de son âme d’artiste, qu’il souhaite partager au rythme de sa baguette avec les notes des musiciens, parfois délicates, parfois fougueuses.
Comme cela a été le cas avec le prodigieux concert d’ouverture de la saison le 14 octobre dernier dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz avec le chef Benoît Fromanger et son invité exceptionnel Gautier Capuçon, liés par une amitié sincère, qui s’est illustré brillamment dans le concerto n°1 pour violoncelle en do majeur de Joseph Haydn.
En formation symphonique (comme pour le 14 octobre) l’orchestre fait appel à des musiciens supplémentaires pour atteindre l’objectif du programme, sans oublier le chœur de l’orchestre, composé d’une cinquantaine de chanteurs, dirigé par Philippe Mendes.
Sans vouloir vous dévoiler un secret, Edgar Nicouleau travaille assidument pour trouver un chef permanent digne de l’orchestre dans le cadre de la prochaine programmation.
Une programmation qui s’étendra jusqu’au dimanche 11 juin 2023 et qui se produira dans pas moins de 25 villes et villages du Pays Basque. Une saison riche et éclectique diversifiée en orchestre symphonique, musique de chambre et dans un format de création, accessible avec des abonnements à l’attrait alléchant, dont les places gratuites pour les moins de 22 ans !
Une programmation que je vous invite à découvrir sur le site : www.ospb.eus, qui vous permet de réserver dès à présent vos concerts.
Les chefs invités Thierry Huillet, Léo Margue, Philippe Mendes, Jean-François Rivest, Victorien Vanoosten et les artistes invités Julie Depardieu, Aurélien Gignoux, Manon Galy et Stéphane Rougier, vous feront, dans un plaisir partagé, oublier le temps d’un concert les turpitudes de la vie tout en vous gratifiant d’une paix intérieure salvatrice.
Mais arrêtons de palabrer et revenons à cette soirée qui fut placée sous le signe de l’humour alliée à un échantillonnage de musiques, des futurs concerts, toutes plus prenantes les unes que les autres.
Sous la direction de l’œil rieur d’Yves Bouillier, le premier violoncelliste de l’orchestre, au micro blagueur, nous avons assisté à un combat fort sympathique entre les cordes et les cuivres, c’est à celui qui aura le plus d’applaudimètre qui remportera le match.
Et quel match, ce sont les cuivres qui ont eu le privilège d’ouvrir les hostilités avec le paso double « El gato montes » de Manuel Penella (concert En Espagne) : Stéphane Goueytes (trompette), Arnaud Guicherd (cor), Gérard Portellano (tuba), Jérôme Capdepont (trombone) et David Rachet (trompette).
Les cordes n’en ont pas été en reste en dégainant dans la foulée un extrait du mouvement lent de la 7ème symphonie de Ludwig van Beethoven (concert Symphonie en famille) : match nul : Arnaud Aguergaray (violon), Aurélia Lambert (violon), Aurélien Grais (alto) et Marin Béa (contrebasse).
Le ton était donné !
Pendant toute la soirée Yves Bouillier n’a eu de cesse, entre deux salves d’humour mais aussi à la recherche de temps à autre de ses partitions parties en promenade au gré d’une brise « légère », de présenter par des extraits fort bien choisis, les concerts de cette programmation 2022-23.
Il fallait avoir de l’humour pour proposer, sur l’Hermione, dans le cadre du « Concert Immersions électro acoustiques » un extrait de la musique du film Titanic !
L’ambiance était au rendez-vous avec un auditoire réceptif et actif quand les musiciens ont dévoilé les premières notes de la marche de Radetzky, qui marche oblige sera au programme du « Concert du nouvel an ».
Une très belle surprise aussi avec un extrait de la Traviata de Giuseppe Verdi, également dans le « Concert du nouvel an », chanté par la soprano colorature Odile Heimburger à la voix captivante, dont les paroles s’envolèrent dans la douceur de la soirée.
Emotion aussi avec un extrait des Quatre saisons, l’hiver, à la fois d’Antonio Vivaldi et d’Astor Piazzolla.
Les cuivres présents également avec leurs grosses voix via le tuba et le cor, sans oublier les trompettes et trombone, avec des extraits de Duke Ellington pour « I don’t mean a thing » (concert Si loin, si proche !), fort apprécié, ou encore celui de la musique de « Star wars » (concert Musique aux étoiles).
Un combat déclaré match nul, avec beaucoup d’autres extraits, qui s’est conclu avec le très sautillant « Sandpaper Ballet » de Leroy Anderson (concert Chefs d’œuvre tchèques), nous laissant dans une convivialité réjouissante autour des musiciens heureux de partager leurs passions, verre de l’amitié à la main, avec le public conquis par cette soirée magique.
Prochain rendez-vous avec le concert « En Espagne » les 18 novembre à Espelette, 25 novembre à Mauléon-Licharre et le 09 décembre à Ispoure.