Albert Einstein un enfant à part

 

« Albert Einstein un enfant à part » adapté du roman de Brigitte Kernel  « Le monde selon Albert Einstein » aux éditions Flammarion dans une mise en scène de Victoire Berger-Perrin au théâtre Les 3 soleils  est une passionnante présentation ludique d’un enfant différent mais tellement attachant.

 

Ce n’est pas l’Albert Einstein connu pour son prix Nobel de physique et son équation sur la relativité restreinte E=MC2 qui va aujourd’hui attirer notre attention, mais celle de son enfance, celle d’un enfant à part, incompris de ses parents, de ses camarades de classe, bref de son entourage.

Comment vivre dans un monde beaucoup trop lent qui l’enferme dans la solitude ?
Un monde en perpétuel mouvement, ce qu’il a parfaitement intégré mais à une vitesse que lui seul peut percevoir.
Celui qui avait toujours suspendu à ses lèvres la fameuse question : mais pourquoi ?
Une question légitime pour un enfant plus intelligent que la moyenne.
Un monde qui lui donne des kilos en trop, qui le nourrit de sucre, son père n’étant pas en reste en lui donnant en cachette ses desserts, certainement pour compenser un enfant trop doué, un phénomène qui à l’époque ne savait pas être détecté.
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Un enfant rabroué par ses camarades de classe qui lui disent qu’il est bête à manger du foin, ou encore qu’il est le plus nul des nuls, à quoi il répond : « Personne n’est nul, il suffit de croire en soi ! ».
Un enfant qui n’aime pas le sport mais plutôt le piano voire le violon pour se rapprocher de Clara, une camarade de classe à en devenir rouge de honte quand il apprendra qu’elle est la fille de son instituteur qu’il a remis plusieurs fois en place en cours devant tous ses camarades, relevant ses nombreuses erreurs de calcul. Un instituteur de mauvaise foi qui finira par reconnaître ses erreurs.
Comment pouvait-il en être autrement devant un génie en herbe !

D’une logique imparable, quand on lui pose la question de l’escargot ou de la limace, qui est le plus rapide ?
Avec son air malicieux de conquérant, il répond naturellement la limace puisqu’elle n’a pas de maison sur le dos.

Un enfant qui a des problèmes de prononciation, en quelque sorte dyslexique, débitant des phrases incompréhensibles dont il a le secret, même sa petite sœur Maja s’exprime mieux que lui. Un enfant dans la lune incompris par le médecin de famille…au désespoir de ses parents jusqu’au moment où la lumière jaillit en présence de son oncle Jacob pour qui il avait une affection particulière en s’exprimant normalement, laissant derrière lui tant de souffrances et d’incompréhension. La bienveillance aura fini par payer.

Pour lui l’algèbre c’est la liberté et c’est amusant !
Lui qui lit Kant et s’intéresse aux travaux de Léonard de Vinci et de Galilée entre autres.
Un enfant trop doué qui résout des problèmes à la vitesse de l’éclair sans pouvoir l’expliquer : les prémices de la naissance d’un génie…

Mais toujours avec une note d’humour dans ce récit, avec par exemple cette blague du pingouin et ses fesses : c’est l’histoire d’un pingouin qui respire par les fesses, un jour il s’assoit et il meurt. Un Albert Einstein qui tout de même avait gardé son âme d’enfant dans la tête d’un surdoué.

La mise en scène de Victoire Berger-Perrin est astucieuse, inventive, avec le tourbillon des personnages secondaires qui gravitent autour d’Albert Einstein. Des personnages très bien croqués en quelques répliques et intonations, à la gestuelle parfaite. Des parents, grands-parents à l’oncle, en passant par les camarades de classe ou de l’instituteur, ils donnent vie ainsi avec simplicité et efficacité à celui qui est le temps de ce récit le centre du monde. Tadrina Hocking et Thomas Lempire excellent dans cet exercice périlleux.

Quant à Sylvia Roux dans le rôle d’Albert Einstein enfant espiègle, elle nous ravit par son interprétation malicieuse subjuguée par sa petite voix. De Picasso à Albert Einstein en passant par Agatha Christie, elle est toujours juste dans son jeu, parfaitement crédible dans ses interprétations qui font plaisir à écouter, à admirer.

Une leçon de vie pour tous les âges qu’il faut aller écouter, les plus jeunes sont les bienvenus, les libérant ainsi de leurs écrans qui les coupent de la réalité.

 

« Albert Einstein un enfant à part » au théâtre Les 3 soleils, à 10h15, relâche les mardis.
vue le 170722
A vos agendas, reprise au théâtre de la tour Eiffel à Paris à partir du 15 octobre jusqu’au 31 décembre 2022, le samedi à 14h00 et le dimanche à 11h00.

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