« Gazon maudit » une comédie de Josiane Balasko adaptée et mise en scène par Hélène Zidi au théâtre du Roi René est un vent de folie qui rafraîchit les chaudes journées d’Avignon.
Fidèle à l’esprit du film, Hélène Zidi a adapté cette comédie en recentrant l’action sur les quatre personnages principaux du film.
Le couple Loli – Laurent interprété par Victoria Abril et Alain Chabat, Marie-Jo interprétée par Josiane Balasko et Antoine par Ticky Holgado.
Pour la première fois sur scène, Hélène Zidi s’est amusée, près de trente ans après sa sortie en salle, de monter cette comédie.
L’idée lui en est venue après une audition de fin d’année passée par les deux interprètes féminines de la distribution dans son « Laboratoire de l’Acteur » qu’elle dirige.
Pour nous mettre dans l’ambiance, pendant que le public prend place dans la salle, nous sommes bercés par la chanson de Dalida : « L’histoire d’un amour ».
« C’est l’histoire d’un amour, éternel et banal, qui apporte chaque jour tout le bien et le mal ».
Puis la tornade Loli, qui ne se doute de rien des activités de son mari, met sur un rythme de folie le feu dans la salle, une entrée en matière qui donne un aperçu de la mise en scène qu’Hélène Zidi nous a réservée : nous n’allons pas nous ennuyer.
Laurent son mari volage aime sa femme Loli mais ne peut s’empêcher d’aller goûter l’herbe dans le champ voisin.
Mari-Jo une lesbienne revendiquée, qui n’a pas froid aux yeux et qui laisse ses sens la dicter, a son minibus qui tombe en panne, je vous le donne en mille, devant la maison de Loli et Laurent.
Les deux « L » qui n’ont qu’un point commun celui d’être amoureux de la même femme.
Pour corser un peu la situation, il ne manquait plus que l’ami de Laurent, le roi de la gaffe, Antoine celui par qui les boulettes vont difficilement être digérées.
D’autant plus qu’à l’ouverture du rideau, Loli, dans sa plus belle tenue, met les derniers soins aux préparatifs pour l’anniversaire de mariage qu’elle a organisé.
Toutes les scènes clés sont à l’honneur dans cette adaptation rythmée par des danses endiablées sur des musiques d’Alain Governatori, même le « Besame Mucho » explose en un « un, dos, tres » tournoyant.
Du « bar à touffe » qui se comprend mieux par la « moqueta » pour Loli avec ses origines espagnoles, d’où ce tempérament volcanique qui redescend aussi vite qu’il est monté, à la danse du joli postérieur nu de Laurent, apprécié par ces dames, pour déstabiliser Marie-Jo en passant par la promenade à vélos où Laurent confie à Antoine son désespoir, tous les ingrédients sont présents pour nous faire passer une heure et demie de rire, de bonne humeur.
Des scènes très bien orchestrées par Hélène Zidi, assistée par Arnaud Gimbert, qui a dû prendre un réel plaisir à diriger tout ce petit monde notamment dans la scène du repas où l’ivresse d’Antoine fait des ravages hilarants.
Même les scènes de tendresse ont leurs places dans cette course contre la montre de l’amour.
« On a un seul amour dans sa vie, les autres sont des redites » ne dit-il pas le Laurent complètement désarmé par le comportement de sa femme.
Pour pimenter un peu l’histoire, il y a naturellement les bébés qui viennent se glisser dans l’aventure.
Manon Gauthier (Marie-Jo), Mila Michael (Loli), Paul Valy (Laurent) et Jordan Topenas (Antoine) forment un quatuor plein de vitalité qui n’hésite pas à mouiller la chemise pour nous emporter dans leur délire : du beau travail dans un décor de Jean-Michel Adam éclairé par Denis Koransky.
Une des rares histoires, que cela soit au cinéma ou sur scène, à aborder le sujet de l’homosexualité féminine. Hélène Zidi s’en sort haut la main sans jamais tomber dans la vulgarité, arrivant même à nous émouvoir entre deux salves de rires.
« Gazon maudit » au théâtre du Roi René à 18h10, relâche les lundis.
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