CAR/MEN

 

« CAR/MEN » une création de la Compagnie Chicos Mambo dans une chorégraphie de Philippe Lafeuille au théâtre La Gare du Midi à Biarritz est un cocktail ébouriffant de tableaux d’une délicieuse impertinence.

 

Philippe Lafeuille qui se qualifie lui-même, à juste titre, de metteur en scène du mouvement, nous transmet sa passion de la danse, du geste, de la comédie dans ses créations très inventives.
Après son très célèbre « Tutu » qui ravit encore les spectateurs des théâtres de la France entière et bien au-delà, il nous présente « CAR/MEN » sa deuxième création avec les Chicos Mambo, compagnie qu’il a créée il y a bientôt trente ans.

 

 

 

Sept danseurs et un chanteur vont pendant une heure et demie envahir le plateau et nous embarquer dans une croisière de folie très « Sévillante » sur le thème du célèbre opéra-comique de Carmen. Vous l’aurez compris dans le titre, les hommes interpréteront tous les rôles de ce ballet, masculins et féminins, dont Philippe Lafeuille aura retenu le terme « comique » pour notre plus grande joie.
A mes côtés un enfant de six ans s’en est donné à cœur joie avec ses rires très spontanés tout au long du spectacle, d’ailleurs son père m’a dit que je n’étais pas en reste… Une très bonne initiative pour ces parents d’accompagner leur enfant au spectacle pour une très belle ouverture d’esprit.

Tous les thèmes connus de Carmen sont mis en valeur par ces interprétations d’une très grande technicité dans une mise en scène au cordeau. Chaque mouvement est en osmose totale avec la musique. Des jeux qui donnent l’impression d’une très grande liberté, d’une improvisation mais qui en réalité sont issus d’un très long travail de coordination à couper le souffle. Le diable de la danse est dans les détails, cela ne fait aucun doute.

Rémi Torrado, un acrobate de la voix, aussi à l’aise dans les aigus que dans les graves avec sa voix ensorcelante, emporte dans le sillage de la traine de sa robe à pois rouges ses compères de déraison. Qu’il soit Carmen ou Don José, il nous captive par son interprétation sans faille. D’ailleurs le tableau avec son costume à double face donne toute la dimension de son talent où la jalousie meurtrière aura le dernier mot.

Un enchaînement des tableaux sans temps mort, avec des changements de costumes très rapides de Corinne Petitpierre, donne toute la puissance de cette chorégraphie aux mille couleurs dans un amour passionnel conjugué avec la liberté de vivre sur une musique de Georges Bizet liée avec quelques mélodies ajoutées très appréciables.
Des tableaux où la poésie côtoie le rire, la tendresse, l’énergie, l’aérien, l’émotion et l’humour ; sans oublier un hommage à Maurice Béjart.

Laissez-vous enivrer par l’amour est un oiseau rebelle, comme par l’air des cartes sans oublier l’air du toréador qui vous donnera des envies de remuer sur votre siège.

Le tableau de la photo où seules apparaissent les têtes des danseurs donnent toute la mesure du délire de Philippe Lafeuille avec bien d’autres surprises à la clé.
Le tableau de la fleur que tu m’avais jetée n’est pas en reste non plus, les rires occasionnés par ces hommes fleurs donnent du fil à retordre à notre chanteur bien en peine à poursuivre sa déclaration d’amour.
Deux tableaux m’ont particulièrement touché. Celui tout en poésie avec le costume à la fragilité d’un coquelicot qui tourbillonne dans les airs sur les pas de Jordan Kindell et celui du taureau avec un danseur nu habillé par les lumières de Dominique Mabileau, dansé par Samir M’Kirech à la puissance animale gracieuse…oups sans oublier le tableau du très jubilatoire danseur de castagnettes François Auger qui a déclenché des salves de fous rires.

 

Antoine Audras, François Auger, Phanuel Erdmann, Samir M’Kirech, Jordan Kindell, JB Plumeau, Stéphane Viltrano, sept danseurs à l’évolution exceptionnelle, heureux de nous divertir tout en étant très impliqués dans leurs rôles, dans une vision toute particulière de Carmen qui fera date !

 

Un ballet euphorisant d’un burlesque raffiné qu’il faut absolument voir pour faire travailler vos zygomatiques et en prendre plein les yeux par tant de talents.

 

Et bien entendu ne partez pas avant la fin, j’entends par là, la « carménisation » à la Philippe Lafeuille qui vous réjouira au plus au point sur la célèbre valse n°2 de Chostakovitch : une communion du public qui fait le plus grand bien.

 

« CAR/MEN » le 18 février 2022 au théâtre La Gare du Midi à Biarritz organisé par « Entractes organisations », et en tournée dans toute la France au Théâtre Libre à Paris.

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