Les Producteurs

 

« Les Producteurs » la comédie musicale de Mel Brooks au Théâtre de Paris dans une adaptation de Nicolas Engel et une mise en scène d’Alexis Michalik est un bijou de fantaisie digne de sa folie créatrice.

 

Pourquoi bouder son plaisir, Alexis Michalik a réussi son pari haut la main d’adapter la comédie musicale la plus récompensée de Broadway.
Dans un show prodigieux, seize artistes aux jeux irréprochables nous font pendant plus de heures sourire, rire, en prendre plein les yeux et les oreilles, dans un plaisir semblable à celui des enfants devant la découverte de leurs cadeaux de Noël.
Il y aura encore des grincheux qui trouveront que cet humour, celui de Mel Brooks, est déplacé, ringard, mais ne leur en déplaise c’est une comédie musicale qui fera date dans nos esprits pour longtemps. Le second degré n’a plus sa place dans les temps qui courent et c’est bien dommage : le politiquement correct m’ennuie profondément !

Pourquoi monter une comédie musicale qui pourrait tenir l’affiche pendant des années si on peut la monter de la façon la plus nulle possible et remplir rapidement ses poches d’un argent facilement gagné en escroquant les assurances.
Tel est le pari d’un producteur véreux, sur le déclin, amoureux fou des billets verts, Max Bialystock, interprétée par Serge Postigo, la clé de voute brillante de cette comédie. Il veut s’associer à un comptable venu vérifier ses comptes, Léopold Bloom, joué tout en subtilité par Benoît Cauden.
Un comptable, un peu simplet sur les bords, puceau de son état, qui lui souffle bien malgré lui l’idée du siècle…l’arnaque, mais qui surtout rêve de devenir un producteur. Le Producteur le plus reconnu de Broadway !

Faisant fi de ses réticences, Léo voit dans les arguments de Max l’occasion inespérée de briller sous les feux de la rampe et de voir en lettres majuscules son nom s’afficher sur la façade d’un théâtre : l’aventure prend forme…
Ils jettent leur dévolu sur la comédie musicale complètement loufoque d’un ancien nazi, Franz Liebkind, intitulée « Des fleurs pour Hitler » joyeusement interprétée par Régis Vallée. Il ne reste plus qu’à trouver le metteur en scène, les artistes, le chorégraphe et la costumière les plus « has been » possibles pour créer le bide du siècle.

Alexis Michalik avec une gaîté folle, dans son génie imaginatif, nous éblouit par tant de trouvailles que je vous laisse le soin de découvrir et par sa mise en scène au cordeau, son point fort, sa patte, qui donne à ce spectacle tout l’éclat qu’il mérite. Les tableaux s’enchaînent dans un dynamisme, une fluidité mettant en valeur le jeu des artistes qui chantent, dansent et jouent des claquettes, dans une chorégraphie qui donne un mouvement aérien et burlesque à cette comédie musicale.
Il n’a pas fini de nous surprendre l’homme au quatre Molière. Le tout accompagné en direct, s’il vous plaît, par les musiciens qui auront pris le temps de chauffer la salle avec le tube « When the Saints go marching in ».
Il s’est entouré de pointures pour réussir son pari avec Juliette Azzopardi pour les décors des nombreux tableaux, qui se changent à la vitesse de l’éclair, et Marion Rebmann pour les 180 costumes qui font briller les artistes dans leurs habits de lumière et humoristiques.

Des tableaux où la poésie avec les comptables qui tournent comme les derviches tourneurs côtoie l’humour, le burlesque avec les mamies qui dansent avec leurs déambulateurs ou la descente de l’escalier digne du Lido avec sa meneuse de revue qui porte une ceinture de saucisses, qui n’est par sans rappeler une certaine Joséphine Baker.

Alexis Michalik s’est amusé à monter cette comédie musicale et le plaisir est amplement partagé. Dans l’esprit de troupe qui lui est cher, il nous fait passer une soirée de rêve avec ses sept musiciens qui soutiennent le rythme de sa mise en scène, Benoit Urbain, Benoit Dunoyer, Franck Steckar, François Chamber, Jean-Pierre Solves, Jean-François Quellec, sous la baguette de Thierry Boulanger, une musique orchestrée par Romain Trouillet,  et ses seize artistes, au jeu pertinent, ébouriffant, Roxane Le Texier, David Eguren, Andy Cocq, Alexandre Bernot, Hervé Lawandowski, Carlo Dona, Mélissa Linton, Véronique Hatat, Léo Maindron, Loaï Rahman, Marianne Orlowski,  Eva Tesiorowski et Edgar Paulet, sans oublier les techniciens.

 

Chapeau bas Monsieur Michalik pour cette performance qui fera date et longue vie à cette production !

 

« Les Producteurs » au Théâtre de Paris, du mardi au samedi à 20h et les samedis et dimanches à 16h.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :
search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close