Tambour battant

 

« Tambour battant » de François Rivière dans une mise en scène de Fabien Le Mouël au théâtre La Jonquière est une enquête de police à la dramaturgie teintée d’humour.

 

IMG_3901François Rivière pour sa première comédie dramatique a le sens du suspense.
L’évolution de son histoire imaginaire est très bien construite, la progression de l’intrigue révèle bien des surprises jusqu’à la scène finale.
Nous sommes pris dans l’engrenage de cette enquête policière menée « tambour battant », cette acception de l’action de l’inspecteur ou celle de la musique des machines…de toute façon nous attendons fébrilement son dénouement.

Pendant l’enquête, des flash-back nous permettent de comprendre la présence, dans ce commissariat du 18éme arrondissement de Paris, du présumé coupable d’un meurtre ; un homme au profond regard intérieur, froid, distant : pour tout dire dévasté.
Face à lui, assis sur sa chaise, un stylo à la main, prêt à coucher sur le papier les aveux, IMG_3902un inspecteur déterminé à conclure rapidement son enquête, une chose indicible le travaille.
Un inspecteur qui semble réussir où ses collègues ont échoué : le mettre à table.

Nous avons connu « L’inconnu du lac » maintenant nous découvrons « L’inconnu de la laverie ».
Car au-delà des murs du commissariat, c’est dans une laverie que se déroule toute l’histoire…

IMG_3897Bernard Riverain, le suspect, présent dans ce commissariat, est un artiste, un auteur en vogue dans le milieu théâtral. Depuis sa première pièce saluée par toute la critique, il enchaîne succès sur succès.
Le revers de la médaille, il se coupe du monde et se retranche seul, au son de sa machine à laver, dans son appartement pour écrire ses pièces : le moteur de son inspiration.
Seulement voilà sa machine à laver tombe en panne et pour terminer l’écriture de sa dernière pièce, il se réfugie dans une laverie où les sons des machines le rassurent, l’apaisent, témoins de son inspiration.

IMG_3896Un jeune homme nommé Louis vient perturber cette retraite. Sa fougue juvénile dérange et irrite notre auteur. Ses questions incessantes et ses désirs de côtoyer le monde du Théâtre finissent par sortir notre écrivain de ses gonds.
Et ce ne sont pas ses vêtements éparpillés au quatre coins de la laverie, tout en cherchant de la monnaie dans ses poches pour mettre en marche une machine, qui vont calmer les nerfs de notre écrivain.

Deux personnalités diamétralement opposées qui vont dialoguer, dans un premier temps dans un dialogue de sourd, puis petit à petit, vont se trouver un point commun. Une pelote dont le jeune saura tirer habilement le fil pour le conduire à trouver les réponses à ses questions. Une innocence bien étudiée par un jeune déterminé lui aussi à mettre un point final à son histoire.

L’Amour au centre de cette intrigue, déclenche les passions, ravive les souvenirs, blesse les cœurs, nourrit les âmes. Des choix de vie qui valident les conséquences de notre avenir. Des choix qui influencent nos décisions, nos actions. Des choix devant lesquels nous devons répondre à la justice de l’homme.
Etre ou ne pas être, telle est la question : devons-nous enfouir nos frustrations, nos haines, notre colère au plus profond de notre chair ou nous réconforter dans la réussite de notre vie par nos seules démarches, actions ?

 

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Fabien Le Mouël, l’auteur de l’excellente pièce « Fragments de femmes », a mis en scène finement cette comédie dramatique en s’appuyant sur la complicité, le vécu de ses comédiens. Il a su tirer de leurs failles, de leurs regards, toute l’énergie pour les faire exister.

 

François Rimbau dans cette comédie nous propose un nouveau registre de jeu que je ne lui connaissais pas. Dans cette partition, il est tel un glaçon qui fond au fur et à mesure pour ôter sa carapace d’ours mal léché. Il est convaincant dans son duel avec le jeune loup aux dents longues, prêtes à rayer le parquet. Un jeu tout en nuance sur la retenue, le silence des mots au regard affuté.

Maxence Marchand que je découvre sur scène est mon coup de cœur de la soirée. Il a une présence, une spontanéité, une fraîcheur de jeu, qui font un bien fou. Avec un charme fou, il est un tantinet coquin, apportant du rire dans cette intrigue pesante.safe_image

Sur une musique intimidante, rythmant les apparitions de l’inspecteur, François Rivière, pour mémoire l’auteur de la pièce, se glisse dans la peau de cet inspecteur à la recherche de la vérité avec un certain plaisir. Comme un métronome il donne le tempo à son enquête.

Une première pièce bien écrite, au suspense certain, qui je l’espère trouvera son théâtre et ses spectateurs.

 

« Tambour battant » au théâtre La Jonquière, à 20h, jusqu’au 23 novembre

 

 

1 réflexion sur « Tambour battant »

  1. Philippe Zen 23/11/2019 — 12:27

    TAMBOUR BATTANT
    Une pièce merveilleusement joué de 3 comédiens qui ne manquent pas de talent.. Un suspens qui vous tiens jusqu’à la fin de la pièce..
    Merci François Rimbau Comédien, Maxence Marchand et François Rivière de nous avoir régalé et passer une bonne soirée en votre compagnie et Bravo à Fabien Le Mouël pour la mise en scène..
    😉👍😘

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