« La boule rouge », un livret et une mise en scène de Constance Dollfuss et Clément Hénaut dans le théâtre des Variétés ; la transformation d’un piano-bar en cabaret des années folles.
C’est au sein de son très bel écrin que le théâtre des Variétés accueille cette jeune troupe enthousiaste venue présenter sa comédie musicale : La boule rouge.
Sur scène 17 comédiens-chanteurs et 5 musiciens en direct pour jouer toutes les musiques de cette comédie.
Nous sommes dans les années 20 à Paris, dans un piano-bar sur le déclin…financier, sur le point de fermer. La taverne du Baron, pour ne pas la nommer est le lieu de rendez-vous de Charles de l’Arquebuse (Maxime Guerville) et de ses amis Paul Dupont-Delacroix (Rémi Palazy) et Edouard Brasseur (Guillaume Sorel). Charles, petit bourgeois, ne se reconnaît plus dans les valeurs de sa famille et entre en conflit avec son père (Laurent Malot). Seule sa mère (Angélique Magnan) tente de le comprendre et de le soutenir.
Un piano-bar aux allures louches, interlope sur les bords, mais qui fascine Charles et ses amis.
C’est la rencontre de deux mondes inconciliables, l’un bohème et l’autre du peuple, mais qui donne envie à Charles de se dépasser, de donner un but à sa vie et de sauver cet établissement en ayant l’idée folle de le transformer en cabaret pour rivaliser, par exemple, avec La Coupole ou les Folies Bergères.
Un lieu festif où les paillettes et l’humeur joyeuse viendraient contraster avec l’ambiance moribonde qui y règne actuellement. Même sa chanteuse attitrée Eva (Léa Dubreucq) ne pense qu’à une chose : fuir ce lieu et se produire ailleurs en partant avec son chéri, le barman Jean (Dima Novik).
Une musique triste qui donnera place à des airs joyeux de swing ou de charleston le tout pour une fête endiablée qui donne envie de bouger, de danser.
Une entreprise en plusieurs tableaux qui donnera l’occasion d’assister à des auditions rocambolesques mêlant un gavroche (Lilly Caruso), une allemande « incompréhensible » (June van der Esch), une bonne sœur égarée (Marie-Stella Perron d’Arc) et même une diva (Sébastien Brumaud).
Des répétitions s’ensuivront tant sur le plan musical que sur la danse, donnant lieu à des chorégraphies très rythmées d’Eva Tęsiorowski, mettant en valeur les costumes de Flore et Christine Leclercq.
Benoît Dupont signe les compositions musicales et nous surprend avec ses arrangements sur des chansons pop de notre époque de Jacques Brel à Nina Simone en passant par Claude François et Serge Lama (un « Je suis malade » chanté par le père de Charles qui aurait dû servir d’exemple de puissance à toute la comédie musicale).
Toute cette jeune troupe va se démener pour nous conduire dans l’effervescence et la frénésie du Paris des années 20, ce Paris qui tenait à oublier les affres de la première guerre mondiale et qui aspirait à la joie et à la vie !
Mon regret est que les régies sons et lumières n’aient pas plus soutenu les comédiens, gageons qu’ils trouveront vite leur rythme de croisière.
Un final de cabaret très entraînant, tout en paillettes et en smoking, qui nous donne en sortant du théâtre l’envie de swinguer !
« La boule rouge » au théâtre des Variétés, les jeudis, vendredis et samedis à 20h, jusqu’au 07 juin.