« Prix du Brigadier 2018 » décerné au théâtre Montparnasse le jeudi 18 avril 2019 sous la présidence de Danielle Mathieu-Bouillon.
Après un discours de bienvenue de Stéphane Hillel, président pour le soutien du Théâtre Privé mais qui n’a pas pu rester car retenu par une répétition, Danielle Mathieu-Bouillon nous a fait partager son émotion avec l’incendie de Notre-Dame, rappelant le « lien » du théâtre avec les églises.
Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris pour la culture, a eu l’honneur de remettre les brigadiers aux récipiendaires. Il rappela dans son discours que dans le mot brigadier, il y a brigade, et remercia les pompiers de Paris qui ont sauvé Notre-Dame ; ces derniers sont d’ailleurs présents dans les théâtres pour la sécurité des spectateurs entre autres.
Le prix du Brigadier 2018 a été remis à Marina Hands pour son rôle dans « Sœurs » de Pascal Rambert qu’elle a joué aux côtés d’Audrey Bonnet dans le théâtre des Bouffes du Nord. Avec ce même auteur, elle reçut en 2018 le Molière de la meilleure comédienne pour son rôle dans « Actrice » : un Molière et le prix du Brigadier, comme sa mère, de quoi être fière et comblée, elle qui était si émue.
Sur cette même scène du théâtre Montparnasse que sa mère Ludmila Mikaël reçut le Molière de la meilleure comédienne pour son rôle dans « Célimène et le Cardinal ».
Un très beau discours sur la ténacité, sur le travail qu’elle a accompli pour faire taire tous ces oiseaux de mauvais augure, ces jaloux.
Elle qui était passionnée d’équitation, qui n’avait pas peur de franchir les obstacles, a tenu tête à toutes les personnes qui, au fur et à mesure que sa carrière progressait, ne faisaient que de la décourager. Que cela soit dans le théâtre privé, le théâtre public, la Comédie Française, le cinéma ou la télévision, il y avait toujours une personne pour la mettre en garde sur ses choix de carrière.
Sa solide formation au cours Florent, au conservatoire national supérieur d’art dramatique et à la « London Academy of Music and Dramatic Art » lui a permis de rester dans sa ligne de conduite et de n’écouter que son cœur et sa raison.
Son parcours exceptionnel lui vaut aujourd’hui cette très belle récompense pour sa lumineuse présence sur scène et les écrans.
Certes il faut avoir une prédisposition, voire un don, pour arriver en haut de l’affiche, mais sans le travail et le travail, point de salut, et en cela Marina Hands est un exemple à suivre.
Bravo pour ce prix amplement mérité.
Christophe Girard a ensuite remis le Brigadier d’Honneur à Francine Bergé pour son rôle dans « l’Echange » de Paul Claudel et l’ensemble de sa carrière.
Elle est arrivée légère comme une plume sur scène pour recevoir ce Brigadier. Quelle belle présence chaleureuse avec cette joie et cette lumière dans ses yeux rieurs.
Dans son discours, elle nous a esquissé son parcours avec des parents artistes qui l’ont obligée à se dépasser et à apprendre la danse et le théâtre.
Son père, danseur classique, lui a appris la rigueur du travail bien fait, mais elle préfère les cours d’art dramatique, même si elle est très timide car étant un peu paresseuse sur les bords, ils sont un peu moins contraignants. Elle entre au conservatoire et obtient un premier prix de tragédie.
Aujourd’hui, elle remercie ses parents de l’avoir obligée à s’exprimer dans l’art, le théâtre. Elle pense même que cela devrait être obligatoire pendant la scolarité. Je pencherais de son côté, car suivant mon expérience avec des jeunes collégiens que j’ai dirigés pendant plusieurs années dans des spectacles montés par ma troupe, ils étaient transformés en fin d’année et même leurs professeurs ne les reconnaissaient pas.
Des Brigadiers qui contrairement aux Molières ne peuvent être remis qu’une seule fois dans une carrière, alors bravo à Marina Hands et Francine Bergé pour cette promotion et continuez de nous faire rêver.