« Le sourire du chat » d’Elisabeth Amato au théâtre du Petit Montparnasse, c’est celui de Merlin son fidèle compagnon à quatre pattes qui l’entraîne sur les pas de son enquête mise en scène par Christophe Lidon.
Encore un show de magicien – mentaliste me direz-vous, eh bien détrompez-vous, c’est avec beaucoup de charme que cette professionnelle de la « Magie » nous a époustouflés par son talent.
Elle ne cherche pas à nous impressionner, elle mène son enquête avec grâce et légèreté, avec sa voix douce tirant sur les aigus comme celle de Mireille, elle nous charme : hasard, magie, allez savoir… ce même théâtre produit au même moment un spectacle sur cette grande dame de la chanson.
Elle aime son public et cela se sent, elle l’embarque dans son univers et prend plaisir à jouer avec lui.
Le fil conducteur de son spectacle c’est son enquête. Elle enquête avec la complicité du public, sur ce qu’est l’essence de son métier où elle est tombée, dans ses tours, toute petite.
Dans la lueur de la lune pour seul décor, sur trois notes de musique angoissantes de Cyril Giroux qui finiront par l’agacer, elle apparaît vêtue de son trench avec ses avant-bras nus et le col relevé comme un Sherlock Holmes au féminin.
Elle nous fait penser à la mère du feuilleton « Ma sorcière bien aimée » avec son œil qui nous nargue et son sourire qui nous bouscule.
Ses avant-bras sont nus, car comme toute magicienne qui se respecte, elle fait apparaître et disparaître, à la vitesse de l’éclair, les accessoires qui agrémentent ses tours. Nous sommes émerveillés comme des enfants par sa dextérité. Comme pour les danseuses étoiles, par exemple, nous ne voyons pas le travail considérable qu’elle a dû accomplir pour arriver à une telle habileté : une reine du close-up.
La mise en scène de Christophe Lidon est très efficace, elle apporte une fluidité au spectacle et à l’enchaînement des numéros, non sans une touche d’humour qui nous fait oublier de comprendre…
Nous n’avons pas l’impression d’assister à un spectacle de magie, elle passe rapidement d’un numéro à l’autre avec délicatesse, sans appuyer les effets, tout semble naturel et nous restons scotchés sur notre fauteuil : mais comment a-t-elle fait ?
D’autant plus qu’elle fait intervenir le public et que ce dernier, sans être complice, résout des expériences de mentalisme tout à fait bluffantes. Elle arrive à nous convaincre que nous possédons nous aussi un don, que notre intuition est réelle.
Le mentalisme est quelque chose qui énerve encore plus que les numéros de magie, car nous savons qu’il y a toujours un truc mais sur le moment on y pense pas, on pense réellement qu’elle nous « entend » penser : c’est cela sa force, la force des mentalistes.
Dans un mélange bien orchestré Elisabeth Amato arrive à ses fins : entre deux répliques sur une explication littéraire d’un mot, d’une expression, deux tours de magie et deux tours de mentalisme, elle nous embobine pour au final dans une lettre, qu’une personne du public lira et qu’elle aura pris soin d’accrocher à la lune, nous dévoiler la solution de l’énigme, le résultat de son enquête et nous restons sans voix !
Et si c’était vrai ! Son charme a opéré et nous sortons les yeux remplis de Magie : laissez-vous tenter.
« Le sourire du chat » au théâtre du Petit Montparnasse, le samedi à 16h30, le dimanche à 19h et le lundi à 20h30.