« La femme ne sait pas séparer l’âme du corps » disait Charles Baudelaire, c’est ce qui en fait toute sa complexité, sa beauté. Fabien Le Mouël a su parfaitement transcrire dans ses monologues toute cette complexité, cette beauté.
La femme qui aime, la femme qui partage, la femme qui subit, la femme qui souffre, la femme qui pleure, la femme qui rit, la femme jalouse, la femme qui meurt, la femme enfant, la femme malade : mais la femme qui Vit ; ce sont 25 fragments, 25 témoignages, 25 émotions dans la bouche de femmes superbement écrits par Fabien Le Mouël et mis en scène par son complice François Rimbau.
Ces Fragments de femmes sont tirés de son livre « Brèves de femmes ». Quand j’ai lu ce livre j’ai été conquis par la justesse de son écriture. Il porte un regard, sur ces femmes, tendre, bienveillant, sensible, à fleur de peau comme lui-même l’est dans la vie, même si parfois son « côté obscur » a tendance à prendre trop d’importance.
François Rimbau qui signe la mise en scène a su donner vie à ces femmes sur une scène nue accompagnées de simples cubes aux multiples symboliques, de musiques et de beaucoup de…chaussures ; chaussures que vous avez vues dans la vidéo mais il faudra venir au théâtre pour en comprendre leur présence, leur signification. Ses comédiennes évoluent sur scène avec légèreté, détermination, elles captivent votre attention sans la lâcher jusqu’à la fin. Sa mise en scène sans fioriture va à l’essentiel en mélangeant judicieusement les personnalités des trois comédiennes dans ses découpages, pour créer des duos, des trios et pour ne pas nous laisser sur de simples monologues qui auraient vite fait de nous ennuyer.
J’ai assisté à la première de ces « Fragments de femmes » le 27 septembre 2017 au théâtre de la Jonquière avec Marion Christmann, Solène Gentric et Cécile Théodore, depuis je les ai vus 4 fois (avec la nouvelle distribution) toujours avec autant de surprises, d’émotions, découvrant à chaque fois de nouvelles intentions au gré du jeu des comédiennes aux multiples palettes de jeu. Vous l’aurez compris un véritable coup de cœur que je ne saurais que trop vous recommander d’aller les applaudir.
Aujourd’hui, ce sont Cécile Théodore, Solène Gentric et Alix Schmidt qui nous distillent ces fragments au rythme de leur passion, de leur souffle. Cécile est la fragilité, la douceur, la touche de poésie en mouvement ; Solène a l’œil qui pétille, un regard profond, une démarche sensuelle prolongée par une chevelure rebelle ; quant à Alix c’est la manipulatrice à la bouche provocante, joyeuse, son côté espiègle fait mouche à chaque fois pour déclencher les rires. Un remarquable trio au service de monologues.
« Fragments de femmes » à la Contrescarpe jusqu’au 29 septembre 2018 les vendredis et samedis à 21h30, ensuite jusqu’au 03 janvier 2019 les mercredis et jeudis à 21h30.
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